Vols de rapatriement: la validation des listes des passagers par le ministère de l’Intérieur pose problème
Des dizaines de compatriotes, munis de leurs résultats PCR, se présentent, lors de chaque vol de rapatriement, dans l’espoir d’un embarquement. Ils sont toutefois contraints de rebrousser chemin, même si l’avion décolle à moitié vide.
Cette incroyable situation, constatée notamment les 4 et 6 décembre en cours à l’aéroport parisien d’Orly, est due à un problème de coordination entre le ministère des Affaires étrangères, responsable de la gestion opérationnelle des demandeurs de rapatriement, et le ministère de l’Intérieur en charge de la validation des listes de passagers, avons-nous appris auprès d’une source consulaire.
La compagnie Air Algérie agit uniquement en tant que prestataire, de type vol charter, n’ayant la main ni sur le nombre de vols de rapatriement, commandé par le ministère de l’Intérieur, ni sur le choix des passagers.
Bien qu’ils répondent aux critères de rapatriement, des centaines de nos compatriotes, ne figurant toutefois pas sur les listes des vols, se déplacent aux différends aéroports étrangers dans l’espoir d’un embarquement. Malheureusement, ils se voient même refuser l’accès aux aérogares.
Cette incroyable situation est due à la procédure mise en place par le Premier ministre et qui donne le pouvoir au ministère de l’Intérieur l’imposition d’une «validation préalable des listes de passagers» transmises par le ministère des Affaires étrangères. A défaut de validation, les responsables consulaires, en charge de la gestion opérationnelle du rapatriement, se retrouvent désarmés face au désarroi et à l’incompréhension de nos compatriotes qui bouclent bientôt leur neuvième mois de blocage.
Le ministère des Affaires étrangère a sollicité, en l’absence du président de la République, un nouvel arbitrage du Premier ministre pour supprimer «l’étape de validation» du ministère de l’Intérieur.
Par ailleurs, le ministère de l’Intérieur est également chargé d’instruire les demandes d’autorisation d’accès au territoire sur les vols commerciaux, principalement d’Air France, ou sur des demandes de vols privés, avons-nous appris auprès d’une source digne de foi. Et c’est le Premier ministre en personne qui donne l’accord, avant la délivrance de l’autorisation d’accès au territoire.
La procédure de gestion des vols de rapatriement n’a fait l’objet d’aucune publication réglementaire.
Pour rappel, le gouvernement avait, sans aucune explication, interrompu les vols de rapatriement pendant plusieurs semaines. La reprise, avec parcimonie, s’est effectuée également sans aucune explication.
Le programme des vols de rapatriement a démarré le 4 décembre, et le dernier vol programmé, selon Air Algérie, est prévu pour le 19 décembre de Dubaï.
De Paris, il reste 3 vols programmés les 12, 14 et 16 décembre, soit environ une offre de 900 sièges en Airbus A330-200.
Larbi Ghazala