Violentes manifestations contre les restrictions sanitaires au Liban: un mort par balle et des centaines de blessés (vidéo)
Exsangue économiquement, le Liban est depuis quelques jours en proie à de violentes manifestations de protestation contre les restrictions sanitaires et les difficiles conditions de vie. Un jeune homme de 29 ans a été tué par balle à Tripoli, dans le nord de pays, et des centaines d’autres ont été blessés dans des heurts entre police et protestataires.
Omar Tayba, 29 ans, a été blessé par balle mercredi soir alors qu’il observait les manifestations et les heurts dans cette grande ville du nord du pays, a déclaré son frère Ahmad Tayba.
Des tirs à balles réelles avaient été entendus dans le secteur du site de la manifestation mais on ignorait leur origine.
“Mon frère regardait les manifestations quand il a été touché. Il ne participait pas aux manifestations”, a ajouté Ahmad Tayba. Le jeune homme, un employé dans une boulangerie de la ville, “a été transféré à l’hôpital et est décédé ce matin”.
Il s’agit du premier décès annoncé depuis le début des violences lundi à Tripoli, l’une des villes les plus pauvres du Liban.
300 blessés, dont neufs policiers
Mercredi soir, 226 personnes ont été blessées dans les heurts, dont 66 ont été hospitalisés. Les protestataires ont jeté des cocktails Molotov et des pierres sur les forces de l’ordre qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène.
Des manifestants en colère ont tenté ensuite de pénétrer à l’intérieur du Sérail, le siège du gouvernorat du Nord, et mis le feu à l’entrée d’un bâtiment de la police.
Sur Twitter, les forces de l’ordre ont fait état de neuf blessés dans leurs rangs, dont un officier dans un état grave.
En trois nuits de violences, plus de 300 personnes ont été blessées.
Le Liban vit sous le double impact d’une crise économique inédite et de confinements successifs pour lutter contre le nouveau coronavirus, qui ont aggravé les conditions de vie de la population. Depuis le 14 janvier, le pays est soumis à un strict confinement incluant un couvre-feu 24/24.
Le Liban avait connu fin 2019 un mouvement de contestation inédit par son ampleur contre une classe dirigeante accusée d’être corrompue, incompétente et indifférente. Celle-ci est toujours en place.
A.A./Agences