Tunisie : des intellectuels et des artistes soutiennent les décisions de Kaïs Saïed (vidéo)
Dans une lettre ouverte, des intellectuels et artistes tunisiens soutiennent la décision du président Kaïs Saïed de suspendre le Parlement. Pour eux, il ne s’agit pas d’un coup d’Etat, mais d’une action visant “à mettre fin à l’influence de la théocratie et de la mafia.”
« Nous estimons, nous artistes et intellectuels tunisiens, que le président Kaïs Saïed n’a pas effectué un coup d’État », écrit la trentaine d’artistes, intellectuels et universitaires de cette lettre ouverte. « Il a mis sur les rails un État qui refuse l’influence de la théocratie et de la mafia », poursuivent-ils.
Dans cette lettre ouverte, ils dressent leur bilan de la décennie passée : l’effondrement de l’économie, un système de santé qui se porte mal, 100 000 élèves exclus chaque année du système scolaire, un système judiciaire sous la coupe d’Ennahdha, estiment-ils, ainsi que la fuite des cerveaux du pays.
La lettre dit refuser tout pouvoir théocratique « vernissé » et tout pouvoir civil limitateur des libertés et de la modernité. Elle défend un État démocratique, social, moderne et protecteur de la liberté et de la culture quel que soit le système politique en place. Si ces personnalités soutiennent l’action du président, elles assurent rester vigilantes pour contribuer à protéger les libertés dans le pays.
Deux rappeurs dans l’arène politique, dès les annoncesJe m’abonne
La situation politique actuelle ne cesse de faire réagir, notamment on le voit, dans la société civile : des intellectuels donc, des ONG mais aussi des artistes prennent leur place dans le débat.
Au lendemain des annonces du 25 juillet, une chanson des rappeurs Guito’N et FBK (qui ne sont pas des signataires de cette tribune), intitulée « coup d’État », est partagée sur les réseaux sociaux. Très vite, elle fait le buzz.
Car pour lui, il faut marquer le coup : « Je ne veux pas que la Tunisie revienne en arrière. Puisqu’on a soutenu les décisions du président, on ne veut pas que cela soit le début d’une dictature comme ce qu’il s’est passé en 1987. La responsabilité de la jeunesse, c’est de rester éveillé et de protéger les acquis de la révolution. Et on doit les consolider mais avec un changement de système politique. »
Dans le clip, des scènes de liesse, les populations dans la rue brandissent le drapeau tunisien… « On a confiance qu’il va tenir sa parole et si ce n’est pas le cas si l’autoritarisme reprend comme on l’a dit dans la chanson “le feu prendra dans le pays”. »
En 2013, il avait déjà chanté pour dénoncer l’extrémisme et les assassinats politiques de l’époque.
A.A./Agences