Territoires palestiniens: la CPI ouvre une enquête sur des crimes de guerre
La procureure générale de Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a fait part hier mercredi de sa décision d’ouvrir une enquête sur des crimes de guerre dans les territoires occupés. Les Palestiniens soutiennent, les Israéliens protestent.
La procureure générale de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a annoncé mercredi avoir ouvert une enquête sur des crimes présumés dans les territoires palestiniens, une initiative rejetée par Israël, mais saluée par les Palestiniens.
L’Autorité palestinienne a salué la décision du tribunal international, dont elle est membre, contrairement à l’État hébreu. « Les crimes commis par les dirigeants de l’occupation israélienne contre le peuple palestinien — qui sont en cours, systématiques et généralisés — rendent cette enquête nécessaire et urgente », a soutenu dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères.
Quant au Premier ministre israélien, il dénonce « une décision qui est l’essence même de l’antisémitisme et de l’hypocrisie », promettant de se battre « jusqu’à ce que cette décision scandaleuse soit annulée. »
À Washington, le nouveau gouvernement de Joe Biden s’oppose « fermement » à cette enquête, a fait savoir le département d’État américain. Celui-ci a néanmoins précisé que des sanctions prises sous la présidence de Donald Trump contre Fatou Bensouda et d’autres responsables de la juridiction internationale étaient actuellement « réexaminées ». Mme Bensouda fait en effet l’objet de sanctions américaines pour avoir décidé d’enquêter sur les allégations de crimes de guerre américains en Afghanistan.
Enquête indépendante et impartiale
La procureure générale de la CPI a assuré que l’enquête sera menée « en toute indépendance, impartialité et objectivité, sans crainte ni parti pris ». « En définitive, il s’agit des victimes, tant palestiniennes qu’israéliennes, du long cycle de violence et d’insécurité qui a causé de profondes souffrances et un terrible sentiment », a-t-elle dit.
Avant son annonce mardi, Fatou Bensouda avait déclaré qu’il y avait un « fondement raisonnable » à croire que des crimes avaient été commis par des membres des forces israéliennes, des autorités israéliennes, du Hamas palestinien et d’autres groupes armés palestiniens durant la guerre de Gaza de 2014.
En décembre 2019, Mme Bensouda avait souhaité une enquête complète après une enquête préliminaire de cinq ans, tout en demandant à la CPI de déterminer si sa portée s’étendait aux territoires palestiniens. Les juges de la CPI ont ouvert la voie à une enquête sur des crimes de guerre en statuant le mois dernier que la Cour était compétente pour les faits survenus dans les territoires palestiniens.
A.A./Agences