Tabac: le géant Philip Morris accusé de piloter une opération internationale de contrebande à partir de l’Algérie
Un cabinet d’études de Genève, en Suisse, a porté plainte aux États-Unis contre le géant du tabac Philip Morris International (PMI) qu’il accuse de pratiquer la contrebande depuis l’Algérie, rapporte l’hendomadaire français Le Journal Du Dimanche.
Raoul Tabrouk, citoyen israélien résidant en suisse, où il dirige un cabinet d’études, accuse notamment la multinationale d’organiser, elle-même, via des intermédiaires, une partie du marché noir dans certains pays, dont la France, à partir de l’Algérie.
S’appuyant sur des données issues d’études qu’il aurait réalisées pour le compte de PMI, Raoul Tabrouk assure que l’entreprise américaine alimente le commerce parallèle français en inondant depuis de nombreuses années l’Algérie de cigarettes bon marché, sachant pertinemment “qu’un flux régulier de ces cigarettes serait revendu en France”.
Selon cet homme de 50 ans qui a débuté sa carrière comme distributeur de tabac à l’âge de 24 ans, ces cigarettes PMI, vendues à la sauvette à Paris ou à Marseille, constitueraient 4,5% des ventes totales de tabac en France, occasionnant au passage une perte en recettes fiscales pour l’État qu’il estime à 400 millions d’euros.
Le plaignant soutient que la majorité des cigarettes de contrebande seraient des produits de PMI, et non des cigarettes confectionnées dans des usines clandestines comme on pourrait l’imaginer.
Suite à ces graves accusations, le député écologiste (LEF) des Bouches-du-Rhône (sud de la France), François-Michel Lambert, a déposé une question au gouvernement au mois de novembre dernier. Il a déclaré qu’il porterait plainte en France contre PMI si, d’ici le 4 janvier, date jusqu’à laquelle la multinationale peut déposer ses contre-arguments, la justice américaine décidait d’engager une procédure contre l’industriel.
Pour sa part, Philip Morris a commenté ladite plainte déposée à New York en indiquant que les poursuites ont été lancées “indûment” et qu’elles reposent sur des “allégations infondées”, démentant toute “participation à un commerce parallèle illégal” : “Le seul but de ces accusations est de tenter de discréditer PMI en forçant notre entreprise à un règlement monétaire indu au profit de M. Setrouk.”
Hacen Guenoun