Selon l’historien Gilles Manceron : « le refus de la France officielle de toute forme de repentance et d’excuse est inquiétant »
L’historien français Gilles Manceron qualifie le refus de la France de toute forme de repentance et d’excuses envers l’Algérie, exprimé mercredi dernier par la présidence française, « d’inquiétant ». Dans une déclaration, reprise ce lundi 25 janvier par l’APS, le chercheur en Histoire fait référence au tweet de l’Élysée où il est dit expressément que «des actes symboliques sont prévus, mais ni repentance, ni excuses ».
« Ce tweet laisse présager une reprise très partielle du rapport, accompagné de propos qui donneraient des gages aux nostalgiques de la colonisation », a-t-il affirmé, précisant que « cela est à suivre de près, car l’important, ce n’est pas le rapport, mais les conclusions que le Président (Macron) va en tirer ».
Poursuivant, Gilles Manceron a rappelé que « la presque totalité des historiens, en France comme en Algérie, on demande une reconnaissance et un discours de vérité ». « Ces derniers “écartent le terme de repentance, qui est une arme dans les mains des ennemis de la reconnaissance et de la vérité, un épouvantail qu’ils agitent pour les écarter », a-t-il indiqué.
L’histoire invite ainsi les autorités de la France officielle à s’excuser. «En ce qui concerne l’idée d’excuses au nom des institutions de la France pour ce qu’elles ont commis dans le passé, cela me semble différent. Il faudra, à mon avis, que la France officielle vienne à un moment à formuler des excuses, mais l’important aujourd’hui est de faire avancer dans l’opinion l’idée qu’il faut une reconnaissance et un travail de vérité », a-t-il ajouté.
Boualem Rabah