Selon la Banque mondiale: les réserves de change ne couvriront plus que trois mois d’importations en 2022
Le matelas de devises économisé par l’Algérie lorsque les prix du pétrole étaient au plus haut, risque de s’épuiser totalement lors des deux années à venir. C’est du moins ce que prévoit la Banque mondiale (BM) dans sa dernière note de conjoncture sur l’Algérie, rendue publique hier jeudi.
Selon la BM, « les réserves de change de l’Algérie devraient diminuer à seulement 5,7 mois d’importation en 2021 et 3 mois d’importation en 2022, contre 19,2 mois en 2017, 15,5 mois en 2018, 13,6 en 2019 et 13,6 en 2020. »
Cette situation confirme, selon la même source, la vulnérabilité de l’économie algérienne aux chocs extérieurs, liés notamment à la chute et à l’instabilité des prix de l’or noir.
« Selon les projections de la Banque mondiale, les revenus des hydrocarbures passeront de 13,1 % du PIB en 2019 à 9,5 % du PIB en 2020, en ligne avec la contraction de la production et des prix des hydrocarbures. Les neuf premiers mois de 2020 ont vu une baisse de 10,1 % de la production, et les prix du Sahara Blend ont chuté de 39,4 % », a souligné la même source.
En 2020, note la BM, l’Algérie a enregistré une très forte baisse de 40% des exportations d’hydrocarbures à 20 milliards de dollars par rapport à 2019, en raison de la dégringolade des prix du pétrole due à la pandémie de Covid-19.
« Cette chute des prix a une nouvelle fois mis en évidence la vulnérabilité de l’économie algérienne aux chocs extérieurs, étant donné que ce secteur représente 25 % du PIB réel, 94 % des exportations de produits et 40 % des recettes budgétaires », précise l’institution de Bretton Woods.
Cet état de fait devrait compliquer la reprise économique, même si, assure la BM, le pays devrait renouer avec la croissance en 2021 à +3,8%, après un recul du PIB de-6,5%. Mais cette croissance pourrait baisser encore à 2,1% en 2022.
Boualem Rabah