Sahel : l’Union européenne et la Cédéao se liguent contre le Mali
L’Union européenne franchit un pas de plus dans ses ingérences dans les affaires intérieures du Mali. Elle emboîte le pas à la Communauté économique de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) et s’apprête, sur proposition de la France, à émettre des sanctions à l’encontre de ce pays.
Il n’y a plus à attendre maintenant que la publication des sanctions dans quelques jours au Journal officiel de l’Union européenne pour savoir précisément qui au Mali sera visé. Comme pour la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), l’idée est de sanctionner l’ensemble des responsables.
L’UE refuse de dire officiellement qui figure sur la liste des sanctions. En théorie, il s’agirait des sanctions classiques de l’Union européenne, à savoir l’interdiction de visa pour la zone Schengen et le gel des avoirs financiers détenus en Europe.
La raison pour laquelle les Européens ne donnent pas encore officiellement les noms des Maliens qui seront sanctionnés est qu’il leur a fallu ajouter un nouveau critère à leur arsenal. C’est ce que les 27 ministres des Affaires étrangères ont fait ce lundi : selon un diplomate européen, ils ont adopté un critère juridique pour « cibler ceux qui font obstruction à la transition, n’en respectent pas les engagements, et menacent donc la paix, la sécurité et la stabilité ».
L’UE trouve en la société de sécurité privée russe Wagner le bouc émissaire idéal. « Cette société mène des actions de déstabilisation pour le compte d’autre. Et par ailleurs, se sert directement sur le pays et développe des actions de prédation ainsi que souvent des violations [des droits de l’homme]. Il y a une menace d’intervention au Mali. Et l’Union européenne a décidé des sanctions contre la société Wagner : à la fois les membres de la société et les sociétés qui travaillent directement avec cette société Wagner », tente d’argumenter sans apporter de preuves tangible Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères.
A.A.