Retour de la famille Khelil en Algérie en 2018: instrumentalisation de la justice et abus d’autorité
L’enquête concernant l’annulation des mandats d’arrêt internationaux émis en 2013 contre l’épouse de Chakib Khelil et ses deux enfants désigne trois coupbles: Saïd Bouteflika, Tayeb Louh et l’ancien l’inspecteur général du ministère de la Justice, Tayeb Benhachem.
Tout a commencé à la fin de l’année 2017. Sollicité par Saïd Bouteflika, l’ancien ministre de la Justice Tayeb Louh avait instruit son homme de confiance, Tayeb Benhachem, qui occupait à l’époque le poste d’inspecteur général du ministère de la Justice, pour trouver une solution afin d’annuler les mandats d’arrêt émis contre Najat Arafat, épouse de Chakib Khelil, Kheldoune Khelil et Sina Khelil, selon El khabar.
Cette annulation avait été justifiée par le fait que ces mandats d’arrêt étaient illégaux. Dans les coulisses, Louh avait ordonné à M. Benhachem de coordonner l’action avec le juge d’instruction et le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed et les informer des instructions émanant de sa part.
Tout au long de l’année 2018, Najat Arafat avait effectué des entrées et sortie en Algérie sans que personne ne réagisse. La première était en date du 2 avril 2018. Elle était restée un mois avant de prendre un vol le 2 mai de la même année. Le 6 mai, elle était de retour au pays pour un voyage de trois jours. Quatre mois plus tard, Najat Arafat est revenu au pays, en passant toutes les barrières de contrôle sans être inquiétée.
Interrogé à ce sujet par le juge, le procureur de la République, inculpé dans cette affaire, lui a répondu que la procédure stipulant que toute personne qui est sous le coup d’un mandat d’arrêt doit être présentée devant le procureur par la police judiciaire après son arrestation ou se présenter volontairement devant accompagné de son avocat, n’ont pas été appliqués. Ce dernier a affirmé que c’est l’inspecteur général du ministère de la Justice qui l’avait demandé. L’accusé a expliqué que Tayeb Benhachem avait avancé des « raisons médicales ».
Preuves à l’appui, on sait aujourd’hui que la façon avec laquelle a procédé le trio Saïd Bouteflika, Tayeb Louh et Tayeb Benhachem est illégale. Toute personne recherchée doit impérativement être présentée devant un juge pour que le mandat d’arrêt soit vidé. Interrogé sur ce grave dépassement, Saïd Bouteflika a, sans hésiter, incriminé son frère Abdelaziz, en affirmant que les ordres venaient de lui.
M. Mansour