Quatrième producteur mondial d’abricot : l’Algérie ne sait toujours pas rentabiliser cette ressource
Avec 256.771 tonnes produites annuellement, l’Algérie est le quatrième producteur mondial d’abricot. Mais la valorisation de ce produit, notamment par sa transformation en fruit sec, fait cruellement défaut. Des quantités importantes de cette production sont ainsi vouées, chaque année, à pourrir dans les vergers.
Dans les prochains jours, l’abricot cultivé à N’Gaous, et la variété Louzi rouge de M’Sila envahiront les marchés. Cette abondance devrait, en théorie, tirer les prix vers le bas pour atteindre les 20 DA le kilo, selon les estimations du site spécialisé El Fillaha News. Mais, ce sera pas le cas du fait de l’anarchie qui caractérise cette filière.
Par ailleurs, une partie de la production est, comme chaque année, destinée à pourrir sur pied, à cause d’une marge bénéficiaire tirée vers le bas par l’ampleur de l’offre. Ne srait-il pas alors plus opportun de récupérer cette production en la transformant en fruits secs ? Ceci est d’autant envisageable que cette opération ne nécessite pas d’énormes moyens ni de connaissances pointues. De plus, elle est de nature à permettre de valoriser le produit en lui offrant de nouveaux débouchés.
Malgré le fait que l’Algérie figure, avec la Turquie, l’Ouzbekistan, l’Iran et l’Italie, dans le top cinq des plus grands producteurs d’abricot, avec 52,92% de la production mondiale, selon les données globales fournies par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture en 2018, cela ne se répercute pas sur le prix à la consommation. L’année dernière, l’abricot s’affichait, en pleine saison, à plus de 200 DA le kilo sur les étals.
En plus d’être inaccessible au consommateur, l’abricot produit localement n’apporte pas de valeur ajoutée. Une fois transformé, ce produit peut devenir une véritable source de richesse. Le premier producteur mondial qu’est la Turquie l’a très bien compris. Les fruits secs, quidominent y compris le marché national, lui ont rapporté 1,4 milliard de dollars en 2020. L’Algérie va-t-elle prendre conscience de cet état de fait et mettre point une stratégie pour valoriser cette ressource? Espérons-le.
M. Mansour