Pouvoir d’achat : 34% des travailleurs algériens menacés de pauvreté
Crise économique, dévaluation du Dinar et envolée des prix. Le pouvoir d’achat des Algériens fond comme neige au soleil ces derniers mois et beaucoup d’entre eux sont aujourd’hui menacés de pauvreté.
Selon Mohamed Benazzouz, enseignant universitaire et expert en économie, 34% des travailleurs algériens sont menacés carrément de pauvreté.
« Ils sont 34% de travailleurs à être sous la menace de la pauvreté. Ce chiffre n’est pas tombé du ciel, mais fait à base de simples calculs tirés des données fournies par la Banque mondiale », a rapporté El WWatan, citant cet enseignant universitaire intervenu lors d’une journée d’étude sur le pouvoir d’achat organisée par la confédération les syndicats algériens (CSA).
Toujours selon la même source, la banque mondiale « affirme qu’une famille algérienne, de 5 personnes, a besoin de 70 000 DA pour vivre sans dettes. Avec un Salaire national minimum garanti (SNMG) de 18 000 DA, le constat de pauvreté s’impose de lui-même », a-t-il expliqué.
Mohamed Benazzouz s’est montré critique envers la politique de l’État dans la gestion de la crise socio-économique qui selon lui, a impacté le budget algérien. L’expert a même invité les syndicats présents à aller au-delà de la revalorisation salariale dans leurs revendications.
Pour sa part, Messaoud Boudiba, porte-parole du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapest), a dressé un tableau noir concernant le pouvoir d’achat des Algériens.
« Les travailleurs sont dans la précarité. Les salaires qui pouvaient suffire 15 à 20 jours ne tiennent plus que 8 à 10 jours. Ce qui est grave. De plus, un enseignant qui veut prétendre à l’achat d’un logement ne peut bénéficier d’aucune formule existante. De ce fait, un salaire minimum de 130 000 DA pour un enseignant au lycée est recommandé », a-t-il indiqué tout en ajoutant que la classe moyenne a été supprimée pour qu’elle finisse sous le seuil de la pauvreté.
Hacen Guenoun