Portrait: le père Thierry Becker, une vie au service de l’Algérie
Le père Thierry Becker, prêtre catholique du diocèse d’Oran, décédé le lundi 25 janvier des suites de sa contamination à la Covid-19, à l’âge de 86 ans, est un survivant du massacre des moines de Tibhirine en 1996. Il a passé sa vie à servir l’Algérie.
Ordonné prêtre pour le Diocèse d’Oran en 1962, il a consacré 60 ans de sa vie à l’Église d’Algérie. Thierry Becker a opté pour l’Église d’Algérie dès les premiers jours de l’Indépendance. Il a été adjoint direct de Monseigneur Claverie, Évêque d’Oran assassiné en 1996.
Cet homme de religion était aussi connu pour sa maîtrise de la langue arabe, qu’il a enseigné au Lycée français d’Oran, à l’époque où cet établissement était affilié au consulat de France dans la même ville.
Le père Thierry Becker était également l’un des survivants de l’assassinat des moines de Tibhirine, en 1996. Cette nuit du 26 au 27 mars 1996, celui qui était vicaire général de l’évêque d’Oran, Mgr Claverie, assassiné le 1er août 1996 et béatifié en 2018, venait de participer au « Ribat Es Salam », ce lien de la paix, institué au monastère de Tibéhirine, un après-midi par trimestre, et qui consistait à prier avec des musulmans et des soufis alaouites de Médéa.
Ceux qui l’ont connu évoquent un homme chaleureux et sincère, et parlent volontiers de son combat engagé pour les migrants, que ce soit à Oran, à Maghnia ou, plus récemment, à Tiaret.
M. M.