“Mon cœur est là-bas”: les confessions d’Enrico Macias sur son départ d’Algérie
Enrico Macias, le chanteur français natif de Constantine, ne digère toujours pas son départ de son pays natal à l’indépendance.
Dans une interview accordée à la chaîne de télévision française TF1, Enrico Macias, aujourd’hui âgé de 82 ans, a confessé sur le plateau de l’émission «Sept à huit», qu’il n’avait pas fait le « deuil » de l’Algérie.
« Mon départ d’Algérie a été une grande déchirure. Cela avait été accompagné aussi par la perte d’êtres chers comme mon beau-père, le père de Susie, qui était mon maître dans la musique arabo-andalouse, il était un des plus grands représentants de cette musique en Algérie et à Constantine », regrette le chanteur.
Enrico Macias a évoqué la chanson intitulée « J’ai quitté mon pays », symbole de l’exil des pieds-noirs, en révélant qu’elle a été composée dans le bateau qui le menait vers la France en compagnie de ses parents et ses grands-parents. « L’Algérie, c’est toute mon enfance, avec mes grands-parents, c’est la musique de tonton Raymond, c’est mon histoire d’amour avec Susie, c’est les premiers élans du cœur », a-t-il affirmé.
L’auteur de « Dés que je me réveille », se dit toujours nostalgique de l’Algérie en se remémorant les souvenirs de sa tendre enfance . « Ce qui me manque aussi c’est le soleil de là-bas, les couleurs, les odeurs, les merguez, les brochettes, tout ça me manque bien sûr. Ce n’est pas terminé cette souffrance. Vous savez, c’est comme quand vous perdez quelqu’un et que vous n’avez pas fini son deuil, c’est un petit peu ça. Je n’ai pas encore fait le deuil de l’Algérie » a-t-il ajouté avec amertume.
Enfin, le célèbre chanteur de variétés françaises affirme avoir «été invité plusieurs fois en Algérie mais que les autorités algériennes faisaient à chaque fois marche arrière à cause de « l’influence de certains extrémistes » qui lui reprochaient d’être « trop proche d’Israël ».
Banni depuis prés de six 60 ans de son pays natal, Enrico Macias a pu se rendre pourtant dans plusieurs pays arabes tels l’Egypte, la Jordanie, le Maroc et la Tunisie. « Ce n’est pas grave, je suis exilé, mais mon cœur est toujours en Algérie » conclut-il.
Hacen Guenoun