Mali : Macron envisage un retrait des forces françaises
Le président français, Emmanuel Macron, “menace” de retirer les troupes françaises du Mali, si ce pays “s’enfonce dans l’islamisme radical.”
Dans un entretien à l’hebdomadaire français Le Journal du Dimanche, Emmanuel Macron s’est montre très clair : les troupes françaises quitteront le pays si le régime à Bamako allait « dans le sens » d’un islamisme radical.
Paris, comme l’UE, a dénoncé mardi un « coup d’Etat inacceptable » après l’arrestation du président Bah Ndaw et du Premier ministre Moctar Ouane décidée par l’homme fort du pays le colonel Assimi Goïta.
« Nous n’avons pas vocation à rester éternellement (…) Au président malien Bah N’Daw, qui était très rigoureux sur l’étanchéité entre le pouvoir et les djihadistes, j’avais dit : “L’islamisme radical au Mali avec nos soldats sur place ? Jamais de la vie !” Il y a aujourd’hui cette tentation au Mali. Mais si cela va dans ce sens, je me retirerais ».
Emmanuel Macron a également affirmé avoir « passé le message » aux dirigeants d’Afrique de l’Ouest qu’il « ne resterait pas aux côtés d’un pays où il n’y a plus de légitimité démocratique ni de transition ». Ces dirigeants se réunissent d’ailleurs ce dimanche pour trancher la question épineuse de leur réponse au double putsch des militaires maliens en neuf mois.
Le développement de l’Afrique en question
Concernant le Tchad, où un Conseil militaire de transition (CMT) présidé par l’un des fils d’Idriss Déby, Mahamat, après sa mort brutale en avril, Emmanuel Macron estime que « les choses sont claires ». « Nous venons au secours et en soutien d’un État souverain pour qu’il ne soit pas déstabilisé ou envahi par des groupements rebelles et armés. Mais nous demandons la transition et l’inclusivité politique », a-t-il assuré.
Emmanuel Macron a en outre mis en garde contre un échec d’une politique de développement en Afrique. « Je le dis avec lucidité, si on est complices de l’échec de l’Afrique, on aura des comptes à rendre, mais on le paiera cher aussi, notamment sur le plan migratoire », a-t-il assuré, réaffirmant qu’il fallait donc « investir massivement » au sortir de la pandémie de Covid-19 « avec l’équivalent d’un plan Marshall » et que la communauté internationale devait avoir « la générosité de dire qu’on efface une partie de la dette pour aider les Africains à bâtir leur avenir ».
A.A./Agences