Maghreb: Washington adopte une carte du Maroc incluant le Sahara occidental
L’administration américaine croit pouvoir remodeler la géographie du Maghreb d’un trait de plume et selon l’humeur d’un président fantasque et en fin de règne. Elle a en effet adopté samedi une “nouvelle carte officielle” du Maroc intégrant le territoire du Sahara occidental occupé.
“C’est la représentation tangible de la proclamation puissante faite il y a à peine deux jours par le président Trump – reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental”, a déclaré l’ambassadeur américain à Rabat, David Fischer, lors d’une cérémonie officielle, avant de signer la “nouvelle carte du gouvernement américain pour le Royaume du Maroc”.
Cette carte, qui intègre l’ensemble du territoire que se disputent depuis des décennies le Maroc et le Front Polisario, “sera présentée au roi Mohammed VI” qui “dans sa sagesse et sa prévoyance a reconnu Israël”, a-t-il ajouté au cours d’une brève cérémonie.
Le président américain sortant Donald Trump a annoncé jeudi qu’il reconnaissait la souveraineté marocaine sur l’ancienne colonie espagnole disputée, en échange de l’engagement de Rabat à normaliser ses relations avec Israël. Cette décision a été aussitôt rejetée par le Front Polisario qui plaide pour l’organisation d’un référendum prévu par les Nations-Unies pour régler le statut de ce “territoire non autonome” hérité du passé colonial du continent africain. Le Maroc propose de son côté un plan d’autonomie sous sa souveraineté.
Alger a dénoncé samedi des “manoeuvres étrangères” visant à la déstabiliser, mentionnant Israël. Moscou a estimé vendredi que c’était là “une décision unilatérale qui sort complètement du cadre du droit international”.
L’ONU a pour sa part déclaré que sa position sur le Sahara occidental restait “inchangée”. L’organisation plaide depuis des années pour une solution politique, rejetée par la monarchie marocaine. Des négociations sous son égide sont au point mort depuis le printemps 2019. Le Polisario se dit “en état de guerre de légitime défense” depuis que le Maroc a déployé le 13 novembre des troupes dans une zone tampon surveillée par les forces de l’ONU à l’extrême sud du territoire.
Alors que les troupes marocaines sont depuis restées sur leur position pour “sécuriser” cette route, le Conseil de sécurité de l’ONU ne s’est pas prononcé sur le dossier.
A.A./Agences