Le volume de ses exportations s’est effondré: l’Algérie a cessé d’être un pays pétrolier
L’Algérie peut-elle encore être considérée comme un pays pétrolier ? Les médias internationaux spécialisés sont pour le moins sceptiques.
Certaines agences de presse, à l’image de Bloomberg, prédit même le recours de l’Algérie à l’importation de pétrole dans 10 ans. Selon cette agence, « l’Algérie n’a exporté que 290 000 barils par jour en janvier, en nette baisse (-36%) par rapport à décembre. »
Les chiffres concernant la production et les exportations de pétrole font, en tout cas, peur. Le quota de production du pays ne cesse de baisser. Le constat est le même pour le gaz. En effet, en 2019, l’Algérie a produit 1.4 million de barils par jour, ce qui la classait au 16e rang mondial et 3e en Afrique, derrière le Nigeria et l’Angola. En deux ans, sa production a reculé de 17%
La tendance s’est accentuée en 2020, où le pays a exporté en pétrole et gaz 82.2 millions de tonnes équivalents pétrole, pour 20 milliards de dollars, soit une baisse de 40% en valeur et de 11% en volume.
La situation a été aggravée par la crise sanitaire qui a provoqué une chute de la demande mondiale en or noir et par la dégringolade des prix. En comparaison entre les deux derniers exercices, la tendance baissière du volume des exportations du pétrole est importante : 157 millions de tonnes de pétrole vendus en 2019, contre 142 millions de tonnes en 2020, soit une baisse de 30%.
Selon le bilan du ministère de l’Energie, la demande interne a aussi baissé du fait de la pandémie (-13%, de 67 à 59 millions TEP). Cette tendance de raréfaction de la principale source de devises n’est pas sans conséquences sur les équilibres budgétaires du pays. L’impact de la situation sur les finances publiques, selon les chiffres rendus publics par le ministère de l’Energie, est éloquent: 1 853 milliards DA de fiscalité pétrolière en 2020, en baisse de 31% par rapport au montant de 2019.
Boualem Rabah