Justice: l’affaire des lingots d’or vaut un nouveau procès à Ouyahia
L’ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, n’aurait peut-être jamais dû révéler avoir reçu des lingots d’or de la part de dignitaires du Golfe. Il doit en effet subir un nouveau procès pour ce délit puni par la loi.
Selon des sources concordantes, l’ancien chef du gouvernement aurait reçu une nouvelle mise en accusation de la part de la Cour d’Alger pour corruption. Il risque d’écoper d’une lourde peine supplémentaire pour avoir accepté des lingots d’or en cadeau. Les dispositions de la loi 01/06 relative à la lutte contre la corruption punit en effet tout responsable de l’Etat qui «accepte directement ou indirectement d’une personne un cadeau ou tout avantage indu susceptible de pouvoir influencer le traitement d’une procédure ou d’une transaction liée à ses fonctions.»
Ahmed Ouyahia risque jusqu’à 20 ans de prison rien que dans cette affaire, puisque l’article 48 de ladite loi prévoit des circonstances aggravantes contre «les magistrats ou fonctionnaires exerçant une fonction supérieure de l’Etat, officier public, membre de l’organe, officier, agent de la police judiciaire ou ayant des prérogatives de police judiciaire ou greffier» en les punissant d’une peine 10 à 20 ans de prison, dans le cas où ils «prennent connaissance des faits» en question et «n’informent pas à temps les autorités publiques compétentes.»
A noter que l’ex-patron du RND, qui était directeur de cabinet à la présidence de la République, a révélé que le reste des responsables en poste, entre 2014 et 2018, se sont partagés plus de 60 lingots d’or, offerts par les émirs des Emirats, du Bahreïn, du Qatar et d’Arabie Saoudite.
Hacen Guenoun