Ils contestent le nouveau découpage territorial : les habitants de l’Ahaggar dans la rue
Les Touaregs et notables de l’Ahaggar ont investi les rues de la commune de Tazrouk, dans la wilaya de Tamanrasset hier vendredi. Les manifestants ont protesté contre le nouveau découpage territorial, qui selon eux, les a dépossédés de leurs territoires les plus riches.
Les habitants de cette petite commune de l’Ahaggar, située à 270 km du chef-lieu de la wilaya de Tamanrasset, se sont indignés du nouveau découpage territorial fixé au terme du décret exécutif 21-128, rapporte Liberté, citant certains notables.
L’un d’eux a expliqué que « l’Ahaggar s’est fait amputer de toutes les zones regorgeant de richesses naturelles, à savoir l’or, le gaz et l’eau ». « C’est l’avenir de nos jeunes qui est en jeu. Le gouvernement n’a pas mesuré l’impact de cette décision qui a eu l’effet d’un tsunami à Tamanrasset. Nous n’allons pas nous taire », a-t-il averti.
Selon la même source, une correspondance faisant état de « difformités » constatées dans la nouvelle composition comparativement aux limites territoriales des communes fixées depuis avril 1984, a été adressée au Premier ministre Abdelaziz Djerad. Pour les habitants de la région, « il ne s’agit pas d’une opération administrative anodine, mais d’une tentative de scission visant la stabilité du Grand Sud ».
Ces derniers ont décelé une volonté de « réveiller les vieux démons et pousser les Touaregs à déterrer leurs haches de guerre pour recouvrer leur territoire dont les frontières ont été, faut-il le rappeler, tracées avec le sang de leurs aïeux ». Pour eux, ce nouveau découpage « inadmissible » est l’œuvre du wali de Tamanrasset accusé de ne pas avoir tenu les engagements exprimés le 14 mars 2021, et ceux faits aux représentants des APC et aux notables quant à la prise en charge de problème.
En tout, 14 localités réputées pour être le cœur économique de l’Ahaggar, en raison des richesses qu’elles recèlent, sont à l’origine de ces tensions. Il s’agit notamment de Tiririne, Issalan, Tigharine, Takalous, Edala,Tejalastoumine, Tehenaren, Tinajoulah, Inazaoua, Tadant, Amdid, Tehe Enkalan, initialement rattachées aux communes de Tazrouk, d’Amadghour, d’Amguid et d’Idelès.
Pour réparer ce préjudice, les habitants de la région réclament la mise en place d’une commission impartiale devant réunir les parties concernées, afin de contenir la crise et éviter tout problème ethnique.
M. M.