Hirak : Mokrane Aït-Larbi plaide pour la préservation de l’unité du mouvement
L’avocat et défenseur des droits de l’Homme, Mokrane Aït Larbi, s’est exprimé sur le retour du Hirak, sa nature, ainsi que sur les enjeux futurs. Offrant un décryptage lucide, l’avocat a préconisé la préservation de l’unité du mouvement populaire. « La situation actuelle nous oblige tous à travailler ensemble en dehors des idéologies », a-t-il martelé.
Dans un entretien accordé au quotidien Liberté, Me Mokrane Aït Larbi a affirmé que la participation des islamistes aux marches pacifiques « n’est pas un problème en soi, dans la mesure où chaque citoyen, quelle que soit son idéologie, peut participer aux marches et personne ne peut empêcher qui que ce soit de le faire. »
Me Aït-Larbi a cependant nuancé ses propos, assurantt que « le problème réside dans l’intention des islamistes. » « Resteront-ils pacifiques ? Agiront-ils dans le respect de la Constitution et des principes de la démocratie et des libertés ? Ou retourneront-ils à ce qu’ils étaient dans les années 90 ? », s’est-il interrogé.
L’avocat a estimé que les partisans de ce courant « doivent prouver qu’ils ont réellement changé dans le sens des libertés », car après tout, « l’Algérie reste le pays de tous les Algériens », a-t-il lancé.
S’agissant du poids des islamistes au sein du mouvement populaire, l’avocat a estimé que « le courant islamiste n’est plus ce qu’il était dans les années 1990 en termes de nombre, de force et de réflexion. »
« Les islamistes ont compris que la majorité des Algériens est musulmane et que personne n’a le droit d’imposer sa politique à tout le monde. La question d’imposer une opinion a conduit le pays à une tragédie sans précédent dans l’histoire de l’Algérie », a-t-il rappelé. « Nous vivons au XXIe siècle et la situation actuelle nous oblige tous à travailler ensemble, en dehors des idéologies, pour promouvoir l’Algérie et hisser son peuple au niveau des pays développés. Les questions religieuses sont d’ordre privé, entre l’homme et son Créateur », a-t-il ajouté.
À la question de savoir s’il faut designer des représentants du Hirak, il a estimé que le mouvement populaire « n’est pas éligible à l’organisation à moins que l’on ne veuille le manipuler. » « Les mouvements populaires n’acceptent pas la structuration parce qu’ils sont d’accord sur un point et en désaccord sur le reste », a-t-il dit en allusion aux différents courants idéologiques qui le traversent. .
En ce qui concerne le comportement du pouvoir vis-à-vis du Hirak et l’approche sécuritaire qu’il a adoptée pour lui faire face, Me Aït Larbi a souligné que « tout régime autoritaire recout aux arrestations liées à l’opinion, et le régime algérien n’est pas en reste. »
Ces arrestations cesseront lorsque tout le monde ressentira la nécessité de respecter la Constitution », a-t-il expliqué, ajoutant que « la Constitution algérienne garantit toutes les libertés, y compris la liberté de rassemblement et de manifestation sans autorisation, mais le régime les interdit et procède à des arrestations. »
M. Mansour