Grève des avocats: les tribunaux paralysés
Les tribunaux et les cours du pays sont paralysés aujourd’hui en raison de la grève nationale des avocats. Les magistrats ont été contraints de renvoyer à une date ultérieure toutes les audiences programmées pour cette journée et pour celle de demain, soit jusqu’à la fin du mouvement de débrayage des robes noires.
Un mouvement enclenché à l’appel de l’Union national des barreaux en solidarité avec l’avocat du barreau de Blida placé en détention mercredi. Selon plusieurs sources, l’avocat incarcéré “est accusé d’harcèlement et de menace d’une magistrate.” Cette dernière serait, selon les mêmes sources, « son ancienne maîtresse qui a décidé de le quitter après avoir découvert qu’il était marié. »
Mais ce qui a provoqué la colère des barreaux est le traitement réservé à cette affaire qualifiée de privée par la chambre d’accusation près le tribunal de Larbaa.
Selon le bâtonnier de Blida, Me Abdelaziz Mejdouba, le débrayage au niveau de sa circonscription, « a commencé mercredi dernier lorsque la chambre d’accusation qui, au lieu de statuer le jour même sur la mise en liberté provisoire, comme il est d’usage, a mis en délibéré l’affaire sous huitaine, provoquant la colère des robes noires. »
« Il est important de savoir qu’au-delà du fait qu’il s’agit d’une affaire privée depuis les amendements de 2015, le code de procédure pénale, stipule que le prévenu comparaît devant le juge en étant libre, d’autant qu’il possède deux adresses, l’une personnelle et l’autre professionnelle, en tant qu’avocat. Son maintien en détention est considéré par les avocats comme de l’acharnement », a-t-il souligné.
Boualem Rabah