France : un algérien condamné à de la prison pour exploitation de mineurs non accompagnés
Six personnes, dont des Algériens, ont été condamnées par le tribunal correctionnel de Bordeaux à des peines allant de quatre mois à cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteurs et recel « en bande organisée » lors d’un procès emblématique.
Les accusés se servaient de mineurs non accompagnés qu’ils droguaient aux psychotropes pour commettre des vols dans la région. Les victimes étaient obligées de voler contre un toit et un peu d’argent les faits remontent à janvier 2020 quand des écoutes téléphoniques ont permis d’identifier un trafic de psychotropes entre Aziz L. et une ancienne commerçante du marché des Capucins à Bordeaux, surnommée la « dame aux médicaments ». De nationalité algérienne, Aziz L (37 ans) connu des services de police est soupçonné d’être la « tête de réseau » d’un recel d’objets volés sur l’agglomération bordelaise par des MNA, par la suite revendus en Algérie en passant par Marseille.
L’enquête a permis d’établir que le trafiquant se fournissait en psychotropes auprès de la « dame aux médicaments » et de son mari, aujourd’hui retraité. « Acculé par les dettes » d’après les dires de son avocate, le couple, revendait à Aziz L pour quelques centaines d’euros par mois du Rivotril et du Lyrica, volés par le mari, responsable logistique d’un grossiste en médicaments de la région.
Grâce à Facebook et la mise sur écoute, les enquêteurs ont pu identifier trois autres complices, dont le frère aîné de l’homme à la tête du réseau, soupçonnés d’avoir servi d’« intermédiaires » et de « rabatteurs » entre les MNA et Aziz. L.
À l’issue d’un mois et demi d’écoutes téléphoniques, cinq hommes et une femme, âgés de 21 à 60 ans, sont interpellés en février 2020. Des bijoux et une dizaine de milliers d’euros ont été retrouvés.
Le représentant du ministère public avait requis des peines allant jusqu’à sept ans de prison, après avoir accusé le réseau « d’exploiter la misère humaine ».
Finalement, le principal accusé, Aziz L. a été condamné à cinq ans de prison ferme avec maintien en détention. Les cinq autres prévenus ont été condamnés à des peines allant de quatre mois à trois ans de prison, sans mandat de dépôt.
Hacen Guenoun