Etats-Unis: le procès en destitution de Trump commencera la deuxième semaine de février
Les ennuis commencent pour Donald Trump. Bien que n’étant plus au pouvoir, son procès en destitution commencera la deuxième semaine de février au Sénat. L’objectif est de rendre le fantasque ancien président inéligible.
La procédure commencera après la transmission à la chambre haute de l’acte de mise en accusation de Donald Trump en début de semaine prochaine, ont annoncé vendredi 23 janvier les leaders démocrates au Congrès. L’ancien président va être jugé pour “incitation à l’insurrection” pour avoir encouragé ses partisans à se lancer à l’assaut du Capitole le 6 janvier au moment où les élus du Congrès certifiaient la victoire de son rival démocrate à la présidentielle.
Ce délai de deux semaines entre la remise de l’acte d’accusation et le début des débats permettra que le procès ne monopolise pas les sessions à la chambre haute pour le début du mandat de Joe Biden. Le Sénat pourra ainsi notamment confirmer les membres de son gouvernement. “Une fois les dossiers rédigés, l’exposé par les parties commencera la semaine du 8 février”, a déclaré vendredi soir Chuck Schumer, le chef démocrate du Sénat. “Nos procureurs sont prêts à défendre leur dossier devant les 100 sénateurs qui serviront de juges pendant le procès”, avait ensuite confirmé Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants.
L’inéligibilité en ligne de mire
Concrètement, ces “procureurs” – des élus démocrates de la Chambre menés par Jamie Raskin – traverseront lundi les couloirs du Congrès pour apporter l’acte d’accusation dans l’hémicycle du Sénat, où ils le liront aux sénateurs. Cette étape marque l’ouverture formelle du procès, mais les débats sur le fond ne commenceront donc que deux semaines plus tard.
L’ancien président peut-il être condamné ? Contrairement à son premier procès en destitution, dans l’affaire ukrainienne, certains élus républicains se sont cette fois-ci montrés très critiques. Même leur leader au Sénat, Mitch McConnell, qui fut l’un de ses plus solides alliés pendant sa présidence, a fait savoir qu’il n’excluait pas de le juger coupable. Mais la Constitution impose un seuil des deux tiers pour condamner un président, et il faudrait que 17 sénateurs républicains se rallient aux 50 démocrates pour atteindre cette majorité qualifiée, ce qui est à ce stade très incertain. Si Donald Trump était déclaré coupable, il ne serait pas destitué puisqu’il a déjà quitté la Maison Blanche, mais il deviendrait inéligible, alors qu’il a caressé l’idée d’une nouvelle candidature à la présidentielle de 2024.
A.A./Agences