En raison d’une vidéo jugée humiliante : un acteur franco-algérien risque la prison au Maroc
L’acteur franco-algérien de la série «Validé», Brahim Bouhlel, est au cœur d’une grosse polémique après la diffusion d’une vidéo jugée humiliante pour les femmes et les enfants du Maroc. Poursuivi en justice, le comédien risque d’un à 3 ans d’emprisonnement.
Une vidéo tournée par Brahim Bouhlel à Marrakech et diffusée le 3 avril sur les réseaux sociaux a provoqué un scandale au Royaume. Dans la séquence, le mise en cause apparaît aux côtés de l’acteur franco-algérien Hedi Bouchenafa et de l’influenceur franco-marocain Zbarbooking. Il y interprète d’abord un personnage grossier qui souligne l’importance supposée des liasses de billets dans les relations humaines au Maroc. Il double ensuite en voix off Hedi Bouchenafa et Zbarbooking, évoquant l’accès présumé à des filles faciles pour 100 dirhams et leur prétendue fertilité. Brahim Bouhlel a poussé le bouchon un peu loin en désignant trois mineurs non floutés, deux garçons et une fille, comme progéniture supposément issue d’une débauche facile.
La vidéo a suscité une vague d’indignation au Maroc au point que la marque Adidas a été obligée de « reconsidérer sa collaboration avec l’acteur Brahim Bouhlel, après que ce dernier ait diffusé des clichés jugés dégradants de femmes marocaines ». Le comédien qui ne s’attendait pas à ce retour de manivelle, a demandé pardon sur son compte Instagram. Il a tenté de se justifier en invoquant le style parodique destiné à moquer les « gens qui véhiculent ces clichés » sur le Maroc, mais reconnaît s’être » planté ». Il présente ses « plus sincères excuses au peuple marocain » pour ses « propos graves » et le « mal » qu’il a fait.
Malgré ses excuses, une plainte a été déposée mardi par l’association du Club des avocats au Maroc devant le Procureur de Marrakech, et Brahim Bouhlel est placé en garde à vue ainsi que Zbarbooking. Une enquête a été ouverte pour « incitation à la haine et à la discrimination », pour « diffamation » et « pour diffusion de vidéos de personnes sans leur consentement. »
Hacen Guenoun