Covid-19: le vaccin de Sanofi à la traîne
Le vaccin anti-Covid développé par le géant pharmaceutique français Sanofi accuse un retard considérable. Il ne sera disponible que vers la fin 2021. Il s’agit là d’un véritable revers.
Sanofi a annoncé, vendredi, un retard dans le programme de développement de son vaccin contre le Covid-19 développé avec GSK. Le laboratoire espère désormais une mise à disposition de son produit au quatrième trimestre 2021, le temps d’optimiser la réponse immunitaire chez les plus âgés, “insuffisante” pour l’instant.
C’est un revers au moment où d’autres démarrent les campagnes de vaccination : les laboratoires français Sanofi et britannique GSK ont annoncé, vendredi 11 décembre, que leur vaccin anti-Covid ne serait prêt que fin 2021, après des résultats moins bons qu’attendu dans les premiers essais cliniques.
La conduite du programme “est retardée afin d’améliorer la réponse immunitaire chez les personnes âgées”, indiquent les groupes dans un communiqué. Ils tablent désormais sur une mise à disposition du vaccin au quatrième trimestre l’an prochain, alors qu’ils visaient initialement une demande d’homologation au premier semestre de 2021.
Les plus âgés pénalisés
Les laboratoires veulent donc “affiner la concentration d’antigènes de manière à obtenir une réponse immunitaire élevée dans toutes les tranches d’âge”, détaillent-ils.
“La formulation du produit n’est pas satisfaisante. Il est important de l’optimiser, cela peut prendre un peu plus de temps”, a expliqué Thomas Triomphe, le vice-président de la branche vaccins de Sanofi, reconnaissant une “déception”.
Pour cela, les laboratoires conduiront une phase d’essai complémentaire à partir de février en s’appuyant sur un test récemment mené sur des primates non humains avec une formulation d’antigènes améliorée.
Celui-ci a montré que “le candidat-vaccin pourrait conférer une protection contre les pathologies pulmonaires et entraîner l’élimination rapide du virus dans les voies nasales et les poumons en l’espace de deux à quatre jours”, souligne le communiqué.
“Lorsqu’on injecte une forte quantité de virus à des animaux qui ont reçu le vaccin, on a d’excellents résultats, c’est ce qui nous donne confiance”, relève Thomas Triomphe.
Onze vaccins en pôle position
Traditionnellement, développer un nouveau vaccin prend du temps et de l’argent : selon les spécialistes du secteur, il faut en effet compter environ un milliard d’euros et dix ans en moyenne.
Pour le Covid-19, la recherche, dopée par des financements exceptionnels et des partenariats public-privé, a toutefois pulvérisé les échéances habituelles.
Ainsi, onze vaccins à travers le monde sont déjà passés en dernière phase d’essais cliniques.
A.A./Agences