Corruption: comment Houda Feraoun a bloqué un projet de Mobilis pour favoriser les frères Kouninef
Les langues commencent à se délier et le passé de l’ancienne ministre de la poste et des TIC, Imane Houda Feraoun, remonte à la surface. Inculpée par le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger et placée sous contrôle judiciaire, l’ancienne ministre a fait rater à l’Algérie une importante avancée technologique.
Selon le journal électronique Maghreb Emergent, elle a opposé son veto à la mise en œuvre effective du paiement mobile, dénommé M-paiement. Celui-ci a été pourtant développé par l’opérateur public de la téléphonie mobile, Mobilis, en partenariat avec la BNA, une banque publique également.
Selon la même source, le projet qui a coûté trois millions de dollars à l’opérateur public était prêt au lancement dès 2015. Des essais ont même eu lieu avec des facturiers (Sonelgaz, Seaal, Algérie Telecom, AADL…). Il ne restaitplus que le lancement officiel qui devait intervenir au début de l’année 2016.
Mais la ministre des PTIC en a décidé autrement. Un blocage pur et simple pour des intérêts occultes. Ceux-ci concerneraient, selon la même source, la volonté d’Imane Houda Feraoun de favoriser Monetix, propriété des frères Kouninef, et ses projets de développement de la monétique en partenariat avec Algérie Poste et la Satim. Mais les projets de cette société n’ont jamais vu le jour.
La ministre a justifié sa décision de blocage du projet de Mobilis par des risques « de blanchiment d’argent. » « On ne peut tolérer qu’il y ait des transactions mobiles qui vont proliférer alors qu’on n’a aucun moyen de les tracer…et les réseaux de blanchiment s’appuient sur tout ”E” qui est transaction financière non traçable », avait-elle soutenu, dans une intervention, en 2015, sur les ondes de la chaîne III. C’était visiblement juste un subterfuge.
Boualem Rabah