Colonisation de l’Algérie: la France refuse de présenter des excuses
La France n’envisage ni repentance ni excuses officielles dans le douloureux et tumultueux dossier de la mémoire, mais seulement des “actes symboliques”, comme par exemple l’édification d’une stèle à l’effigie de l’émir Abdelkader en Hexagone.
Quelques heures avant la remise du fameux rapport élaboré par l’historien Benjamin Stora, la présidence française a planté de décor en écartant tout acte de repentir ou d’excuse pour toutes les exactions commises durant la colonisation de l’Algérie. L’Élysée se contentera de gestes symboliques.
Le gouvernement français compte se baser sur les recommandations contenues dans le rapport Benjamin Stora. L’historien propose, entre autres, la mise en place d’une commission intitulée “Mémoires et vérité”, chargée “d’impulser des initiatives communes entre France et l’Algérie sur les questions de mémoires”.
Celle-ci pourrait donc organiser “des commémorations importantes” autour de la participation des Européens d’Algérie à la Seconde Guerre mondiale, des harkis, ou encore de la date du 17 octobre 1961.
Stora propose également de recueillir “la parole des témoins douloureusement frappés par cette guerre.” Il suggère aussi la construction à Amboise d’une stèle portant le portrait de l’émir Abdelkader.
Les autorités françaises pourraient également transformer en lieux de mémoire les quatre camps d’internement situés sur le territoire français (Larzac, Saint-Maurice l’Ardoise, Thol et Vadenay), où des milliers d’Algériens ont été retenus à partir de 1957. “Des plaques mémorielles, apposées à proximité de ces camps, pourraient rappeler leur histoire”, propose encore Benjamin Stora dans son rapport.
M. Mansour