Arnaud Montebourg à propos de ses origines algériennes: “Mon grand-père est issu d’une grande famille de bachaghas”
L’ancien ministre français de l’Economie et dirigeant du Parti socialiste (PS), Arnaud Montebourg, donne de nouveaux détails sur ses origines algériennes. Il s’est livré au magazine l’OBS qui a consacré, à l’approche du 60e anniversaire de l’indépendance d’Algérie, un espace pour la publication d’une trentaine de témoignages de personnalités, dont l’histoire s’enchevêtre avec celle du pays.
Premier témoin à intervenir, Arnaud Montebourg révèle pour la première fois des détails singuliers sur son grand-père maternel. « L’Algérie est le pays de ma mère Leïla, née à Oran en 1939, et de mon grand-père maternel qui a vu le jour en 1907 à Dombasle, non loin de Mascara. Il s’appelait Khermiche Ould Cadi. Il s’est éteint en 1994 à l’âge de 87 ans. Algérien, arabe, il s’était enrôlé dans l’armée française. Il avait été sous-officier d’active, sergent-major dans un régiment, fait prisonnier pendant la débâcle de 1940, à Chaource. Il avait épousé une Française qui s’appelait Jeanne, une blonde de Normandie », a-t-il raconté.
Arnaud Montebourg a aussi révélé que son grand-père était issu « d’une grande famille de bachaghas ». « La caïda Halima était sa tante par alliance, l’agha de Frenda, Ahmed Ould Cadi, son arrière-grand-père. Les traités d’instruction militaire sur la colonisation française en Algérie évoquent les Ould Cadi comme de valeureux guerriers dont les ancêtres avaient soutenu au XIXe siècle la colonisation. Grand et bel homme sec, à la peau mate, il jurait en arabe et portait un béret », a-t-il ajouté.
Selon lui, Khermiche Ould Cadi « aimait passionnément à la fois l’Algérie et la France ». « Lorsque éclata la guerre d’Algérie, en 1954, la famille Ould Cadi s’enrôla dans l’Armée de Libération nationale (ALN). Les parachutistes sont arrivés dans la ferme de mon grand-père, où des armes avaient été cachées par le FLN, et l’ont arrêté. Il n’a dû sa liberté qu’à son statut d’ancien militaire, au prestige de la famille Ould Cadi, à la légion d’honneur portée par ses oncles bachaghas et à son épouse postières du village », a-t-il raconté, avant d’ajouter : « Cet homme a ébloui mon enfance ».
Boualem Rabah