Après la polémique suscitée par ses fréquents déplacements: l’ambassadeur de France en Algérie s’explique
L’ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette, rompt le silence et s’explique, pour la première fois, sur ses fréquents déplacements dans le pays et ses rencontres avec les chefs de partis politiques.
«Pour un diplomate, c’est à la fois une chance et une immense responsabilité que de servir son pays lorsque l’Histoire est en marche. J’ai le sentiment de l’avoir fait en me montrant toujours ouvert au dialogue avec l’ensemble du spectre politique, soucieux de ne négliger aucune sensibilité au sein de la société, de ne porter aucun jugement a priori », a-t-il affirmé dans une interview accordée au site Arabnews.
Il a rappelé, dans ce sens, qu’il était arrivé « en Algérie après le mouvement populaire du Hirak, que le monde a observé avec admiration et qui a indéniablement ouvert une nouvelle phase pour ce pays. »
Selon lui, « la mission d’un diplomate est de parvenir à une vision d’ensemble des évolutions en cours pour être en mesure de les décrypter de la manière la plus juste possible. » « C’est aussi de construire des relations de confiance avec les acteurs politiques et la société civile. Cette confiance constitue une assise pour le développement des relations entre les gouvernements, lesquelles peuvent être, à leur tour, fructueuses pour nos peuples respectifs », a-t-il affirmé.
François Gouyette est revenu sur « son histoire d’amour » avec l’Algérie et le Maghreb. « Mon attachement à cette région a commencé très tôt. Il me vient de mon histoire familiale. Mon père a passé une partie de son enfance en Algérie, en Kabylie d’abord, à Constantine ensuite, et enfin, à Alger, qu’il a quittée en 1950 pour poursuivre ses études en France. Parfaitement intégré au milieu de ses camarades algériens, il a appris l’arabe dialectal et le kabyle et a conservé de cette période un attachement profond pour ce pays », a-t-il rappelé.
Au début des années 1970, a-t-il ajouté, « j’ai découvert l’Algérie où ma famille avait conservé des amitiés fortes. » « L’adolescent que j’étais y a, par la suite, passé ses vacances estivales et s’est familiarisé avec ce pays, ses habitants, ses langues et sa culture », a-t-il précisé.
Pour rappel, le secrétaire général du FLN, Abou El Fadhl Baâdji, avait interpellé les autorités et le ministère des Affaires étrangères sur les nombreux déplacements de l’ambassadeur de France en Algérie.
Boualem Rabah