Aïn Bénian (Alger): quand la Seaal mène la population en bateau
La population d’Aïn Bénian, dans la banlieue ouest d’Alger, est en colère. La raison: la Seaal tergiverse à rétablir l’approvisonnement en eau potable après des travaux prévus pour quatre jours, mais qui durent, ce mardi, pour le cinquième jour consécutif.
La ville d’Aïn Bénian renoue depuis cinq jours avec les sinistres images de citoyens désemparés, “armés” de jerricans et errant à la recherche de quelques quelques litres d’eau pour étancher leur soif.
Sans communiquer efficacement, la Seaal a en effet lancé, jeudi, des travaux sur le réseau qui devaient durer jusqu’à hier lundi à 8h, comme annoncé dans un communiqué. Mais à l’heure indiqué, l’eau se faisait toujours désirer. La Seaal a alors fixé une nouvelle échéance à la population, affichée sur son site Internet, à 16h. Là encore, la promesse n’a pas été tenue.
Excédés, de nombreux citoyens ont alors pris attache par téléphone avec l’entreprise qui, devant cet harcèlement, a juré par tous les dieux que le retour à la normale allait avoir lieu aux alentours de 20h. Cependant, à l’heure où ces lignes sont rédigées ce mardi matin, les robinets restent désespérément à sec.
Il faut dire que grâce aux investissements consentis dans le secteur durant les années 2000, sans provoquer de révolution, ont considérablement atténué les souffrances des citoyens en la matière. Ces derniers ont quelque peu perdu l’habitude de stocker de l’eau et ont donc été pris de court par cette interminable coupure, d’autant plus que la Seaal, qui rappelle sans cesse et par SMS à ses clients les modalités de paiement des factures, n’a pas jugé utile d’utiliser le même moyen pour communiquer, se contentant d’un insignifiant communiqué.
Les responsables du secteur seraient bien inspirés de rappeler cette entreprise, chargée d’un service public vital, à l’ordre et à cesser ce qui s’apparente à du mépris à l’égard d’une population dont les nerfs sont déjà à vif.
R.I.