Affaire Walid Nekiche: le comité contre la torture réclame justice
Le comité contre la torture, lancé dans la foulée des révélations faites par Walid Nekiche, a organisé, aujourd’hui, sa première conférence de presse.
Animée par des avocats, dont Me Nacera Haddouche qui avait déposé plainte contre les auteurs des sévices infligés à l’étudiant de 25 ans pendant sa garde à vue en novembre 2019, cette conférence a été une occasion pour rendre publique une déclaration appelant à mettre fin à la pratique de la torture dans le pays.
« Stop à la torture !, Non à l’utilisation de la justice comme instrument de répression ! Et pour une Algérie libre », ont clamé les initiateurs de cette démarche, appuyé déjà par de nombreux signataires, dont Pierre Audin, fils du militant de la cause algérienne, Maurice Audin.
Saluant le courage de la victime qui « a brisé le mur de l’omerta », les initiateurs ont précisé que « l’enquête préliminaire du parquet ne doit pas être un énième subterfuge pour calmer la colère et l’indignation nationale et internationale. » « Il faut que justice soit rendue sur ce qu’a subi Walid Nekiche pendant 6 jours à la ‘’caserne Antar’’ et que ses tortionnaires soient identifiés et jugés », a-t-on précisé dans cette déclaration.
Selon la même source, « les conditions d’arrestation et d’incarcération des détenus d’opinion, rapportées par les avocat(es), confirment des cas de maltraitance, de violence et de torture dans différentes structures de police et services de sécurité ainsi que dans les prisons. »
Ce faisant, les signataires ont réaffirmé leur refus du « silence » et de « l’omnipotence d’un État autoritaire et répressif. » « L’Algérie revendiquée par le Hirak est une Algérie libre où la souveraineté populaire doit se substituer à la gestion sécuritaire qui ouvre la voie, aujourd’hui à tous les dépassements. Les lieux de torture comme la ‘’caserne Antar’’ doivent être bannis. Nous voulons une justice indépendante érigée en rempart protecteur d’une Algérie démocratique », ont précisé les initiateurs, rappelant que les instances onusiennes ont été saisies de cette affaire de torture.
Boualem Rabah