Affaire du décès de Bilal Khaloufi dans un commissariat d’Oran: «Un suicide», selon le procureur de la République
Le procureur de la République près le tribunal d’Arzew (Oran) a communiqué aujourd’hui des détails concernant la mort du jeune Bilal Khaloufi à l’intérieur du siège de la 15éme sûreté urbaine d’Oran, le 24 novembre dernier.
Se référant à l’expertise du médecin légiste, le représentant du parquet a affirmé « qu’il s’agissait d’un suicide ». « L’expertise de médecine légiste a conclu que le décès était la conséquence d’un acte de suicide en usant du lacet de sa chaussure de sport », a indiqué le procureur dans un communiqué.
Il a rappelé « qu’en date du 24 novembre dernier, une enquête préliminaire a été ouverte par les services de la police judiciaire d’Oran sur les circonstances du décès de Khaloufi Bilal, en effectuant des examens matériels, tout en entendant toutes les parties ayant une relation avec les faits, y compris le personnel de la sûreté concernée, qui était sur place au moment de l’incident, ainsi qu’une autopsie sur la dépouille du défunt. »
L’enquête a également révélé, ajoute le communiqué, l’implication des agents de police, relevant de la dite sûreté, dans des faits liés à l’endommagement de l’outil utilisé dans l’acte de suicide, tout en ayant tenté de dissimuler les faits, ainsi que la falsification des véritables faits dans les registres officiels.
« Après la présentation des parties concernées, à savoir cinq employés de la police, devant le parquet le 15 décembre, elles ont été déférées devant le juge d’instruction du tribunal d’Arzew, qui, après les avoir entendus lors de leur comparution, a ordonné la détention provisoire de quatre d’entre elles, alors qu’une policière a été placée sous contrôle judiciaire », a souligné la même source.
Les mis en cause sont poursuivis, selon le même communiqué, pour les chefs d’accusation de faux et usage de faux dans des documents officiels, en y introduisant des modifications de manière à les vider de leur sens achevés.
Ils sont également poursuivies pour crimes liés à « la détention arbitraire en dehors du cadre prévu par la loi dans des lieux désignés pour la détention des personnes arrêtées sans en informer l’autorité supérieure, d’occulter les traces du crime en changeant de lieu et en enlevant des pièces de leur lieu dans le but d’entraver le cours de la justice, de négligence entraînant la mort, ainsi que d’éluder la responsabilité civile et pénale en changeant d’endroits. »
Boualem Rabah