Abdelmadjid Chikhi : “Les historiens algériens ne veulent pas faire de la recherche”
Le directeur général des Archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, a répondu de manière brutale aux historiens qui ont dénoncé le verrouillage du fond archivistique algérien.
« Je vais vous dire une chose : la salle de lecture située à l’étage supérieur de notre centre est toujours vide. Ce sont des étrangers qui viennent pour consulter les archives et non les Algériens. Les historiens, je le dis et je l’assume, ne veulent pas faire de la recherche », a affirmé Abdelmadjid Chikhi dans une déclaration à des journalistes en marge d’une rencontre sur le rôle de l’association des oulémas, organisée samedi dernier à Alger. Il leur a demandé de vérifier eux-mêmes la véracité de ses affirmations. «Venez demain et si vous êtes refoulés, j’en assume les conséquences », a-t-il déclaré.
Relancé sur la problématique d’accès aux archives qui a été soulevé par les historiens, dont Mohamed El Korso, il a affirmé : « Ce n’est pas vrai. C’est complètement faux. Nous appliquons la loi et les pratiques d’usage au niveau de tous les centres d’archives à travers le monde. Dans le monde entier, il y a des archives communicables et des archives non communicables. En France, on ne vous donnera jamais les archives non communicables. »
Pour rappel, dans une lettre au président de la République, les historiens et les chercheurs estimaient qu’ils n’arrivaient pas à accéder aux fonds d’archives, pourtant légalement communicables, particulièrement ceux portant sur le mouvement national et la Révolution algérienne.
Boualem Rabah