5e mandat : Ahmed Mazouz a “investi” des milliards dans la campagne de Bouteflika via Ali Haddad
Poursuivi cette semaine au niveau de la Cour d’Alger, le procès en appel de l’affaire du financement occulte de la campagne électorale de Bouteflika pour la présidentielle avortée d’avril 2019, a été riche en révélations. L’on apprend ainsi que des hommes d’affaires ont investi des sommes considérables dans la réélection du président déchu.
Actuellement incarcéré à Constantine, suite à sa condamnation en première instance à 4 ans de prison ferme, l’homme d’affaire Ahmed Mazouz a révélé avoir remis un chèque de 39 milliards de centimes à Ali Haddad pour les besoins de la campagne électorale du 5e mandat d’Abdelaziz Bouteflika.
L’homme d’affaire a été interrogé par le juge sur ses liens avec l’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal (qui a comparu également à la barre), et son fils, Fares: « Vous avez introduit le dénommé Fares Sellal comme partenaire avec Bairi, sans aucun apport initial de capital, alors qu’il a réalisé des bénéfices estimés 11 milliards de centimes. » L’accusé a nié entretenir avec lui des relations outre celles des affaires commerciales : « J’ai fait des affaires avec Fares Sellal. Je ne l’ai jamais introduit chez Bairi », a-t-il répondu, tout en assurant que ses liens avec le fils de Sellal n’avaient pas pour but d’obtenir un « traitement de faveur » de la part de l’ancien Premier ministre. « Sellal n’était plus au gouvernement au moment des faits », a-t-il ajouté.
S’agissant du dossier du financement occulte de la campagne d’Abdelaziz Bouteflika pour tenter de briguer un 5e mandat, le président de la Cour a rappelé à Ahmed Mazouz que ce dernier a reconnu avoir remis un chèque de 39 milliards de centimes au président déchu, par le biais d’Ali Haddad, également incarcéré. Cette fois-ci, Mazouz n’a pas réfuté cette charge, affirmant avoir donné cet argent après avoir été brieffé par Bairi. « Bairi m’a informé qu’il avait remis la somme de 180 milliards de centimes à Bouteflika. et que d’autres ont également participé à hauteur de 150 milliards de centimes », a-t-il déclaré.
Néanmoins, Mazouz a précisé qu’il n’a pas été contraint à participer à cette « levée de fonds » et a demandé à récupérer son argent après avoir constaté que le vent avait tourné en la défaveur de Bouteflika.
Hacen Guenoun